http://radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2006/04/25/004-Norbourg-Eric-Asselin.shtml
Affaire Norbourg
Témoignage compromettant pour Vincent Lacroix
Dossier
Vincent Lacroix, l'ancien PDG de Norbourg, aurait admis dès juin 2005, soit trois mois avant la perquisition de la Gendarmerie royale du Canada dans les locaux de l'entreprise, qu'il était prêt à aller en prison pour son rôle joué dans Norbourg.
C'est ce qu'a affirmé son ancien vice-président aux finances, Éric Asselin, dans son témoignage au Syndic de faillite Richter, le 20 février dernier. Chargés du dossier de Norbourg, les avocats du syndic tentaient alors de savoir à quel moment M. Asselin s'est rendu compte qu'il y avait eu falsification pour la première fois.
« J'arrive dans son bureau au cinquième étage et il me dit: "Éric je suis prêt pour la prison [...] j'ai joué dans les comptes" », se souvient Éric Asselin, qui a décidé d'aller voir la police.
Dans un document de plus de 400 pages, M. Asselin parle de différentes activités pratiquées par la compagnie. Il mentionne notamment l'existence d'un compte fantôme par lequel aurait transité l'argent des investisseurs avant d'aboutir dans Norbourg International. Selon lui, ce compte n'apparaissait pas dans les états financiers de l'entreprise.
Éric Asselin relate également la gestion approximative du comptable de Norbourg, Jean Cholette, en ce qui a trait aux retraits bancaires effectués par Vincent Lacroix.
Toujours selon les dires de M. Asselin, ce serait au moment des vérifications externes que la compagnie s'activait pour la préparation de faux documents. Interrogé par les avocats à ce sujet, il soutient qu'un important pourcentage des revenus de certaines entreprises était totalement fictif.
Ancien vérificateur à la Commission des valeurs mobilières du Québec, Éric Asselin est entré chez Norbourg en mars 2002, à titre de vice-président aux finances.
Il a signé des ententes avec la GRC, l'Autorité des marchés financiers (AMF) et l'avocat Yves Lauzon, qui a déposé un recours collectif contre Norbourg. En échange d'informations, il s'assure de ne jamais être poursuivi.
Vincent Lacroix n'a pu être rejoint pour donner sa version des faits.
L'ex-président de Norbourg est accusé par l'AMF d'avoir manipulé la valeur des fonds communs gérés par son entreprise et de lui avoir remis des informations trompeuses. L'homme d'affaires aurait détourné 130 millions de dollars d'actifs de différents fonds sous sa gestion.